La réalité cosmique plus profonde de la naissance de Christ
Même s'il est fascinant de voir de petits enfants jouer Marie et Joseph admirant une poupée représentant l'enfant Jésus, accompagnés de bergers, tandis que les adultes s'interrogent : Sommes-nous déjà à court de peignoirs ? la crèche inspirée des évangiles de Matthieu et de Luc ne rend pas tout à fait le drame d'un autre récit scriptural de la naissance de Jésus.
Dans le livre de l'Apocalypse, le voyant pénètre dans le monde caché des coulisses où une femme, criant de douleur, est sur le point de donner naissance à « un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. » (Apocalypse 12:5) tandis qu'un dragon rouge menaçant attend de dévorer l'enfant (Apocalypse 12:4).
Je n'ai jamais vu cette scène représentée dans le programme de Noël de l'école du dimanche, alors qu'elle devrait l'être !
Voici ce qu'il en est. Alors que les Évangiles nous donnent un aperçu de la situation historique réelle de la venue de Jésus juif dans le monde, la Nativité apocalyptique de Jean, par le biais d'un symbolisme frappant et troublant, souligne la profondeur et l'ampleur cosmiques de la signification de l'Incarnation.
N'avons-nous pas trop souvent manqué de comprendre la signification cosmique de l'Incarnation ?
Lorsque j'étais enfant, une bonne partie de notre culture comprenait encore que Noël était lié à Jésus. Aujourd'hui, j'ai perdu depuis longtemps l'étonnement de voir à quel point Jésus est rarement associé aux célébrations de fin d'année. Mais pourquoi en est-il ainsi ?
Il est facile de pointer du doigt l'influence du sécularisme, du pluralisme ou même du sentiment anti-chrétien pour expliquer cette amnésie culturelle. Il ne fait aucun doute que tous ces facteurs ont joué un rôle
Et si nous, les chrétiens, devions assumer au moins une partie de la responsabilité ? Et si l’absence de Jésus de Noël était due au fait que nous n'avons trop souvent pas compris l'importance de l'Incarnation pour la conquête du cosmos ?
Même s'il est spirituellement édifiant de se rappeler les circonstances humbles de la naissance de Jésus décrites dans nos drames de la Nativité, la Nativité de la Révélation nous rappelle que la naissance du Christ-Roi est un défi décisif pour les pouvoirs et les autorités existants dans le monde.
Les Évangiles n'ont pas manqué de souligner l'immense importance politique de la naissance de Christ. Matthieu nous rappelle que le roi Hérode, le roi juif fantoche de l'empire, se sentait fortement menacé par l'apparition supposée d'une figure du Messie (Matthieu 2:3), ce qui a incité les parents du Sauveur à fuir en Égypte, craignant pour la vie de leur enfant (Matthieu 2:14).
Luc situe lui aussi la naissance de Christ au milieu du recensement de César Auguste (Luc 2 :1), destiné à montrer son emprise sur l'ensemble de l'empire, et surtout à rappeler que personne n'échappe à la mort ni aux impôts, surtout pas à ces derniers.
C'est peut-être le récit de la Nativité de l'Apocalypse qui nous explique le plus clairement, quoique symboliquement, la signification de la naissance de Christ. Malgré la sentimentalité que nous associons aux bergers, aux anges, aux mangeoires et au bétail nécessaire à l'étable, ce qui choque dans la naissance de Christ, ce ne sont pas les humbles circonstances, mais le défi spirituel que sa naissance a posé à l'emprise du malin sur le monde (1 Jean 5:19).
Lorsque l'armée des anges a annoncé : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Luc 2:14), le défi a été clairement lancé. Dieu le Père ne partagera son règne avec personne ! Mais contrairement aux règnes de terreur de ce monde, le règne de Dieu se manifeste dans sa paix shalom - spirituelle, politique, économique, émotionnelle, relationnelle - donnée à ceux qui s'inclinent devant le règne de son Roi Messie.
En cette période de Noël où le monde continue d'être secoué par la violence, la guerre, la rupture, la pauvreté, la persécution et l'injustice en général, le souvenir de cet enfant, enlevé au ciel par Dieu avant d'être dévoré par le dragon (Apocalypse 12:5), est censé donner de l'espoir.
C'est la scène de la Nativité dans l'Apocalypse qui nous encourage de manière si incisive au milieu du désespoir et de la désespérance. Souvenons-nous alors que le Messie de Haendel fait résonner le texte d'Isaïe dans nos maisons : « Le Royaume de ce monde / Est devenu / Le Royaume de notre Seigneur ! . . . Et il régnera pour les siècles des siècles ! »
En d'autres termes, le dragon ne gagnera pas ! Voilà un message de la Nativité à célébrer !
David Guretzki est le président et directeur général de l'AEC. Vous pouvez lire d'autres articles sur le site FaithToday.ca/CrossConnections.