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Parents, enfants & foi

03 May 2023 By Ilana Reimer | Illustrations par Eva Bee

Une nouvelle étude examine la formation à domicile des enfants canadiens et suscite des discussions sur la manière dont les Églises soutiennent les parents

Traduit par François Godbout. Ce texte en anglais

K atie Nofziger s’agite dans sa rangée, gardant un œil sur ses deux enfants, tous deux âgés de moins de huit ans. Ce dimanche-là, les enfants ont insisté pour s'asseoir en plein milieu du sanctuaire pendant la première partie de l’office religieux, avant que le programme pour enfants ne commence. Mme Nofziger était sur les nerfs, craignant que leur jeu ne dérange les gens autour d'eux. Au contraire, les gens étaient ravis et ont commenté la joie que leur procurait la participation de ses enfants à l’assemblée.

« Cela m'a beaucoup touchée. C'est le soutien de la communauté et des autres personnes qui vous connaissent et qui connaissent vos enfants, dit-elle. Ce sont toutes ces petites interactions qui tissent la trame de nos vies. »

Pour Mme Nofziger et son mari, l'église de Vancouver est devenue un village élargi, car ils n'ont pas de famille à proximité. Bien que les enfants soient encore assez jeunes pour bénéficier d'un mentorat formel, Mme Nofziger considère que ces contacts avec les membres de l'église créent un lieu sûr et formateur. « Ils interagissent avec mes enfants et leur montrent de l'amour - en modelant ce que signifie être une personne chrétienne aimante », dit-elle.

La façon dont les églises et les foyers travaillent ensemble pour aider les enfants à grandir dans la foi est au centre d'une nouvelle étude majeure intitulée Éduquer à la foi : la formation à la foi des enfants à la maison, réalisée par un partenariat de 16 confessions religieuses et organisations ministérielles canadiennes.

La plupart des moyens utilisés par les parents pour recevoir de l'aide sont des canaux de transmission de contenu à sens unique.

Outre la formation à la foi, les parents interrogés dans le cadre de l'étude ont utilisé des termes tels que « accroître et développer la foi » et « former des disciples » pour exprimer l'idée d'éveiller et de cultiver un sens inné de Dieu chez les enfants.

Dans la diversité de la communauté chrétienne, les gens ont des idées différentes sur la manière dont les parents et les communautés ecclésiales assument la responsabilité de la formation de la foi des enfants et sur la manière de le faire efficacement. La plupart des parents interrogés dans le cadre de l'étude avaient beaucoup plus à dire sur la responsabilité parentale (ils estiment qu'ils font du bon travail) que sur la manière dont l'église locale pourrait les aider.

L'étude a interrogé des experts du ministère et des parents afin d'élaborer une enquête à laquelle ont répondu quelque 1 200 parents. Elle a révélé des changements dans la manière dont les chrétiens exercent leur rôle de parents, qui reflètent des changements culturels plus larges. Il s'agit notamment de la privatisation de la vie familiale, des contenus créés par les parents pour les enfants, de la ségrégation les âges dans les activités communes et de l'accent mis sur la découverte de soi et les choix personnels.

L'étude a examiné si les enfants adoptaient des pratiques religieuses communes telles que la prière et la lecture des Écritures. La prière à table, le bénévolat et l'écoute de musique chrétienne sont les pratiques les plus adoptées par les enfants. Parmi les pratiques qui ne sont pas transmises avec succès aux enfants figurent l'écoute de podcasts ou de sermons, le fait de parler de leur relation personnelle avec Dieu, la prière spontanée, la tenue d'un journal et la lecture dévotionnelle.

Rick Hiemstra, chercheur à l'Alliance évangélique du Canada (AEC) et co-auteur du rapport Éduquer à la foi, dégage un thème parmi les activités qui sont transmises. Des activités telles que l'écoute de musique de louange ou la prière à table sont plus passives et ne nécessitent pas de conversation. En revanche, les pratiques d'autoréflexion ou les habitudes qui impliquent l'expression de la foi à haute voix ne sont pas transmises avec autant de succès des parents aux enfants.

…Il s'agit de trouver le juste milieu entre leur enseigner la voie de Dieu et ne pas la leur faire avaler au point qu'ils en éprouvent du ressentiment.

L'étude s'est également penchée sur la question de savoir où les parents avaient reçu de l'aide en matière de formation à la foi au cours de l'année écoulée, et il est frappant de constater que la plupart des sources de contenu sont des canaux de diffusion à sens unique. Les amis sont la première source de soutien des parents (oui, une source relationnelle), suivis par les podcasts, la prédication de l'église locale, les livres et enfin les médias sociaux.

Pourquoi cette distinction est-elle importante ? Sans composante relationnelle, il n'y a pas de responsabilité ni d'échange mutuel. Le contenu est adapté individuellement en fonction de ce que les parents veulent et pas nécessairement en fonction de ce que leurs proches pensent qu'ils ont besoin. Lorsque le contenu devient inconfortable ou difficile, il est trop facile pour les enfants (et peut-être aussi pour les parents) de l'éteindre ou de changer de chaîne.

Modélisation et enseignement

Mme Nofziger est une auditrice assidue de podcasts, mais elle n'est peut-être pas la seule à envisager de créer un groupe au sein de son église, où les parents pourraient se rencontrer, recevoir des enseignements et travailler sur des questions communes.

« Le fait d'avoir un podcast et que les gens se rencontrent ensuite pour parler du podcast, quelque chose comme ça serait facile et amusant, dit-elle. C'est théorique jusqu'à ce qu'on le mette en pratique [et] qu'on entende des histoires vraies de la part de nos amis. »

Theo et Gloria Fumana, parents de trois adolescents, utilisent également des ressources numériques telles que l'abonnement à RightNow Media de leur église. Bien que leur église propose occasionnellement des cours de parentalité, les Fumana n'y participent généralement pas parce qu'ils sont trop occupés.

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Le soutien qu'ils reçoivent de leur église est plus organique et relationnel - comme envoyer un texto à un pasteur pour lui demander son avis ou des conseils sur un problème personnel ou une question de société. Ce soutien contextuel et de proximité est particulièrement important pour eux alors qu'ils naviguent entre la culture canadienne de leur ville d'Edmonton et leurs héritages culturels congolais et kenyan.

La modélisation et l'enseignement peuvent tous deux contribuer à la formation à la foi, et il semble logique que les deux soient nécessaires. L'enseignement seul ne permet pas d'initier la pratique ou d'intégrer la foi dans l'action. Le modelage de rôle seul ne tient pas compte d'un contexte important. Par exemple, un enfant peut voir un parent prier, mais ne pas savoir pourquoi il prie ou comment développer sa propre vie de prière.

Éduquer à la foi a constaté que les parents pensaient principalement en termes de modélisation, en particulier lorsqu'ils estimaient que leurs parents leur avaient refusé le choix d'une religion. « Le modèle de rôle en tant que méthode de formation n'impose pas d'interprétation sur ce qui est observé, ce qui peut être intéressant pour les parents qui veulent donner à leurs enfants un choix religieux ou qui considèrent la persuasion comme une coercition », peut-on lire dans l'étude.

La popularité actuelle de l'offre d'un choix religieux reflète un changement générationnel dans la manière dont les chrétiens sont parents aujourd'hui. L'étude a montré que les parents souhaitent davantage d'explications sur les enseignements religieux qu'ils ont dû suivre lorsqu'ils étaient enfants.

Plus d'explications et de choix

Lorsqu'il s'agit de partager sa foi avec ses enfants, l'une des principales préoccupations de Mme Nofziger est de trouver le moyen de le faire sans « lavage de cerveau ». Elle insiste sur le fait que la foi doit être quelque chose que ses enfants peuvent explorer et choisir par eux-mêmes.

« J'ai fréquenté une école secondaire chrétienne et j'ai vu des enfants prendre des directions très différentes, alors que la foi de leurs parents était toujours présente - ils se sont éloignés de la foi. Pour d'autres, la foi faisait partie intégrante de leur vie, explique-t-elle. L'une de mes préoccupations est donc de trouver le juste milieu entre leur enseigner la voie de Dieu et ne pas la leur faire avaler au point qu'ils en éprouvent du ressentiment. »

En tant que fils de pasteur, Theo Fumana a ressenti beaucoup de pression pour se comporter d'une certaine manière parce que les autres l'observaient. « Vous ne voulez pas commettre beaucoup d'erreurs que les gens connaîtraient », dit-il.

En réponse à cette éducation, les Fumana élèvent leurs enfants en leur accordant plus de liberté pour poser des questions et dialoguer sur la foi.

Décrivant l'enfance de son mari, Gloria déclare : « Il était obligatoire de se lever tous les jours à 5 heures du matin pour prier, que cela vous plaise ou non. Et il détestait cela. Il donne donc le choix à ses enfants. Je ne vais pas vous forcer à accepter mon Dieu. Mais voici le Dieu que je sers et voici ce qu'il peut faire pour vous. »

Selon l'enquête, 41 % des parents souhaitent que leurs enfants soient exposés à d'autres religions. Soixante-treize pour cent sont d'accord avec l'affirmation suivante : « Je veux que mes enfants fassent leurs propres choix religieux sans pression de ma part ».

Il y a beaucoup à dire en faveur d'une approche plus invitante et moins stricte du partage de la foi chrétienne. En fait, Éduquer à la foi et d'autres études montrent que la transmission de la religion d'une génération à l'autre est plus efficace dans un environnement familial où les enfants se sentent en sécurité et peuvent poser des questions et répondre librement. Les experts affirment également que le lien affectif est un élément clé d'une transmission efficace de la foi.

La crainte d’exercer de la pression

Cependant, cette crainte d’exercer de la pression est enracinée dans l'idée que chaque personne peut découvrir son vrai moi authentique en dehors des collectivités dans lesquelles elle se trouve, et que toute forme d'influence qui n'est pas dirigée par ce moi authentique est factice et donc mauvaise.

« Les parents à qui nous avons parlé utilisaient fréquemment le langage de l'exposition. Ils exposent leurs enfants au christianisme, mais les encouragent à s'intéresser à d'autres religions, explique M. Hiemstra. Leur rôle n'est pas de recommander. »

Les parents se sont concentrés sur ce qui était offert à leurs enfants en termes de programmes et d'enseignement, plutôt que sur ce qui était à leur disposition en tant que parents.

Dan Pyke, qui dirige les ministères de la jeunesse et de la famille au sein de l'organisation Canadian Baptists of Atlantic Canada, explique que les parents peuvent avoir peur d'imposer des limites ou d'avoir des conversations difficiles, de crainte d'empêcher leur enfant de découvrir qui il est.

« Les chrétiens disent des choses comme ‘Découvrez qui Dieu dit que vous êtes’ et je pense qu'il y a du bon dans tout cela, dit-il. Mais parfois, nous laissons le pendule aller trop loin. Nous n'avons pas toujours posé la question de savoir qui Dieu a fait de vous dans le contexte de la communauté dans laquelle il vous a placé, et comment vous contribuez à la vie de l'Église. »  

Lindsay Callaway, chercheuse à l'AEC et coauteure de Éduquer à la foi, espère que l'un des résultats de l'importance croissante accordée au choix dans la culture sera que les chrétiens réfléchiront davantage à ce que cela signifie de préparer les jeunes à bien choisir.

« Nous devons penser davantage à la personne qui choisit, dit-elle, plutôt qu'à l'éventail de ce qu'elle peut choisir - former des gens capables de faire des choix vertueux plutôt que la vision qu'a notre culture de la vertu du choix. »

Ce que les parents attendent des églises

En ce qui concerne le rôle de l'Église dans la formation à la foi, de nombreux parents se tournent vers leurs églises locales pour qu'elles offrent un environnement sûr et positif par le biais de programmes pour les enfants ou les jeunes. Ces programmes sont appréciés pour la socialisation chrétienne qu'ils offrent aux enfants et le répit qu'ils procurent aux parents.

Cheryl Walsh, directrice générale de Converge Canada, a vu de nombreuses églises répondre avec succès à ce besoin.

Les églises « mettent toute leur programmation sur une soirée pour les enfants, les adolescents et les adultes, et les membres de la communauté peuvent alors venir prendre un repas et laisser leurs enfants aux soins d'un bon programme, dit-elle. J'ai vu que cela fonctionnait très bien pour l'engagement communautaire, pour soutenir les parents de la communauté qui sont très occupés et ont besoin d'une pause. Les familles reviennent à l'église pour d'autres événements en dehors des programmes hebdomadaires. »

L'étude a montré que les parents se concentrent sur ce qui est offert à leurs enfants en termes de programmes et d'enseignement plutôt que sur ce qui est disponible pour eux en tant que parents. Les parents sont plus nombreux à participer à des petits groupes ou à des études bibliques qu'à des cours ou à des groupes axés sur les parents. Seuls 16 % des parents interrogés ont déclaré ne pas avoir accès à des ressources fiables, ce qui suggère que les parents sont convaincus qu'ils n'ont pas de problème en matière de ressources.

Mme Walsh pense que l'accent mis sur le choix par l'étude Éduquer à la foi peut aider les églises et les ministères à proposer des ressources que les parents trouveront plus attrayantes.

« Je ne pense pas que cela doive être un résultat négatif de l'étude, mais simplement une reconnaissance du fait que les parents veulent que leurs enfants aient plus de choix, plus d'informations, qu'ils aient la possibilité de déterminer eux-mêmes ce qu'ils veulent, dit-elle. Il est donc normal que les églises et les responsables de programmes modifient leur langage pour attirer les parents d'une manière un peu différente. »

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« La plupart des parents sont tellement occupés que même s'ils disposaient de ressources, ils ne sauraient pas comment les intégrer dans leur vie, ajoute M. Hiemstra. L'une des questions que nous avons posées aux parents lors des entretiens était de savoir comment ils sauraient que leur éducation est réussie. Je pense que cette question est révélatrice de ce que les parents recherchent : la plupart d'entre eux diraient qu'ils veulent que leurs enfants soient bien éduqués et réussissent. »  Ces parents souhaitent également que leurs enfants soient chrétiens, mais cela peut parfois être ajouté après coup pour la forme.

Les parents peuvent trouver les ressources dont ils ont besoin dans des espaces éducatifs plus relationnels et moins formels. Dans le cas des Fumana, ils n'expriment aucun désir ou besoin de ressources supplémentaires. Leur participation à l'église et leurs relations avec les pasteurs créent les réseaux de soutien dont ils ont besoin. Ils encouragent fortement leurs enfants à faire du bénévolat dans des domaines tels que l'assistance technique et l'école du dimanche, ainsi qu'à s'impliquer dans le groupe de jeunes. Grâce à cette participation, leurs enfants ont probablement noué des relations de confiance avec les dirigeants de l'église, vers lesquels ils peuvent se tourner pour obtenir du soutien.

Favoriser les relations intergénérationnelles est un moyen essentiel pour les églises d'accompagner les parents.

Il se peut également que les parents aient appris à ne pas s'attendre à trouver des ressources parentales dans leurs églises locales, car ils n'en voient que rarement. « Même si l'église organise un programme Awana, les parents ne bénéficient pas nécessairement de ressources suffisantes, explique Mme Walsh. Il y a donc toujours un décalage entre les deux. L’église dispose de ressources et de possibilités de formation, mais les parents n'en bénéficient toujours pas. »  

Alors que les dirigeants d'église considèrent la formation à la foi comme un processus communautaire, l'étude révèle que les parents sont plus enclins à s'engager et à participer de manière sélective aux offres de l'église en fonction des besoins perçus de leur famille nucléaire autosuffisante. Ils se considèrent comme responsables du tri et du discernement des ressources et des enseignements dignes de confiance, plutôt que de s'en remettre à l'enseignement de leur église. C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles les ressources ne sont pas toujours transférées aux parents.

Discernement intergénérationnel de la vision du monde

Un autre défi au développement de la foi est l'accent mis par de nombreuses églises aujourd'hui sur le regroupement des personnes en fonction de leur âge. Cette ségrégation par l'âge, qui est imposée à l'école et peut aussi se produire naturellement, laisse souvent peu de place à la communauté intergénérationnelle pour contribuer au développement de la foi.

Mais Dan Pyke est convaincu que le développement des relations intergénérationnelles est un moyen essentiel pour les églises d'accompagner les parents dans la formation à la foi de leurs enfants.

« C'est un effort qui engage toute l'église, dit-il. Je ne pense pas qu'il y ait de solutions faciles à court terme [pour surmonter la ségrégation par âges], si ce n'est l'organisation de petits groupes ou quelque chose de ce genre. Mais je pense qu'un changement à long terme vers une éthique plus intergénérationnelle aidera à construire ces relations intergénérationnelles dont nous avons besoin, pas seulement pour les parents, mais pour nos enfants, nos jeunes et nos aînés. »

L'étude souligne également le défi que représente pour le développement de la foi l'accent mis par notre culture sur l'accomplissement personnel et le choix - des idées souvent véhiculées avec force par la technologie numérique.

Selon Lesli van Milligen, qui dirige les ministères de congrégation pour l'Église chrétienne réformée d'Amérique du Nord, les chrétiens devraient apprendre à passer au crible les thèmes et les messages véhiculés par la culture populaire.

Parce que ces messages sont souvent subtils et absorbés inconsciemment, dit-elle, les églises doivent être proactives en préparant les membres de l’assemblée à l'engagement culturel, plutôt que d'essayer de réparer tout dommage potentiel par la suite.

Pyke et van Milligen soulignent tous deux l'importance d'enseigner les avantages et les inconvénients des points de vue culturels et des idéologies dans le cadre de l'église, que ce soit en petits groupes, dans le cadre d'études bibliques ou du haut de la chaire.

Ne pas se contenter de distribuer des informations, mais les mettre en pratique ensemble

Si les parents et les responsables de ministère reconnaissent le rôle de l'autre dans le processus de formation, le rapport Éduquer à la foi révèle certaines divergences dans la manière dont chacun envisage ce partenariat.

Le rapport souligne la nécessité pour les parents d'être équipés et responsabilisés en tant que formateurs à la foi, et pour les ministères de la jeunesse et de l'enfance d'être plus à l'écoute des besoins des parents. Il suggère que les parents doivent mieux comprendre que leurs enfants soutiendront mieux leur foi non seulement par des activités de groupes de pairs, mais aussi par des conseils judicieux de l'église et des relations intergénérationnelles.

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Téléchargez la version intégrale de l'étude Parenting Faith (en anglais seulement), un résumé des principales conclusions (disponible en français) et plus encore à ParentingFaith.ca.

« Il s'agit d'une croissance plus lente, explique Mme van Milligen. Il ne s'agit pas seulement de distribuer des informations, puis de les mettre en pratique. Il s'agit de partager ces pratiques ensemble.

Les ministères et confessions religieuses appliqueront les données de Éduquer à la foi différemment dans leur contexte. Par exemple, l'Église réformée chrétienne prévoit d'organiser des réunions régionales avec ses parents et soignants au Canada. Les parents pourront réagir aux résultats de l'étude, ce qui permettra aux responsables d'église de mieux comprendre ce qui résonne dans les expériences des familles - et pourquoi - et ce dont elles ont besoin pour y répondre.

Toutes les personnes impliquées dans l'étude veulent aider les parents. Lindsay Callaway déclare : « Nous voulons vraiment aider les praticiens à comprendre ce dont les familles ont besoin en comprenant ce qu'elles font, puis à répondre à leurs besoins pour transmettre l'Évangile à la prochaine génération. »

« J’ai hâte de voir ce que les gens feront avec Éduquer à la foi. C'est vraiment une porte ouverte. Nous leur disons : ‘Voici ce que nous avons, soyez créatifs et répondez’. »

ft logof logoIlana Reimer est écrivain, rédactrice en chef de Love Is Moving et boursière Cardus NextGEN. Elle vit à Ottawa. Illustrations par Eva Bee. Écoutez l'interview de Karen Stiller sur le discipolat des enfants avec Lesli van Milligen sur FaithToday.ca/Podcast. Écoutez l'interview de Karen Stiller sur la foi familiale avec Rick Hiemstra et Lindsay Callaway à TheEFC.ca/FaithTrends.

Trois points à retenir de Éduquer à la foi

• L'acquisition d'habitudes est la clé d'un environnement de foi intégré

Les habitudes qui combinent modélisation et enseignement renforcent la transmission de la foi. Les experts affirment que l'intégration des habitudes dans les horaires familiaux crée un rythme de pratiques spirituelles qui intègrent la connaissance et l'action. Le fait d'être trop occupé est un obstacle à la formation de ces habitudes - de nombreux parents ont fait remarquer que pendant la pandémie, ils avaient plus de temps à consacrer aux routines de la foi en famille.

Les églises peuvent encourager des habitudes de foi familiales réalistes à la maison et créer des habitudes auxquelles les enfants peuvent participer à l'église (événements, liturgies comme la communion, etc.).

• Des relations plus profondes améliorent la formation à la foi

La formation à la foi est plus efficace dans le cadre de relations proches et affectueuses en continu. Les enfants sont plus enclins à imiter les actions de leurs parents s'ils se sentent proches d'eux. L'étude a montré que les parents s'appuient sur des réseaux d'amis et de pairs pour obtenir du soutien et souhaitent que leurs enfants aient de bons groupes d'amis. Les parents n'ont pas souvent décrit l'Église comme un prolongement de leur famille immédiate, ce qui suggère que ce n'est pas un lieu où beaucoup d'entre eux trouvent un soutien intergénérationnel et des relations étroites.

Les experts du ministère préconisent que l'aide à la formation à la foi soit offerte dans des contextes relationnels et de discipolat facilités par les communautés ecclésiales. Les églises peuvent créer des environnements permettant aux parents et aux enfants de trouver des amis qui les accompagnent intentionnellement et des mentors qui peuvent les guider et partager leur sagesse.

• Différences entre les sexes en matière de formation à la foi

L'étude a montré que les pères ont tendance à organiser des activités d'enseignement épisodiques pour la formation à la foi et que les mères ont tendance à adopter une approche organique et intégrée. Les femmes sont plus impliquées dans la formation quotidienne de la foi de leurs enfants, indépendamment des convictions théologiques sur les rôles des hommes et des femmes. Malgré les tentatives d'équilibrer les proportions, 61 % des personnes interrogées lors des entretiens et 75 % des personnes interrogées lors de l'enquête étaient des mères, ce qui suggère leur plus grande implication dans la formation à la foi.

La reconnaissance des différences marquées entre les sexes dans les approches de l'enseignement et de la modélisation crée des opportunités pour les familles de réfléchir à la manière de renforcer et de célébrer ces différents atouts. Cela peut également inciter les églises et les ministères à se demander si leurs programmes et les groupes démographiques qu'ils desservent bénéficient des styles de formation de disciples des hommes et des femmes. –IR

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